DigitAll | Paradigm, parmi les 100 organisations s’unissant pour lutter contre la fracture numérique croissante en Belgique
Le « Baromètre de l’Inclusion Numérique 2022* » de la Fondation Roi Baudouin a mis en lumière une évolution inquiétante : entre 2019 et 2021, le nombre de Belges exposés au risque d’exclusion numérique est passé de 40 à 46 %. La digitalisation évolue très rapidement, ce qui augmente la fracture numérique. L’exclusion numérique ne touche pas uniquement les groupes les plus fragiles, mais toutes les couches de la société belge.
Quatre exemples tirés de la vie réelle
DigitAll lance dès aujourd’hui une campagne de sensibilisation dont l’objectif est de donner plus de visibilité au phénomène de fracture numérique. DigitAll est un écosystème d’entreprises, d’organisations et d’institutions publiques qui collaborent en faveur de l’inclusion numérique en Belgique. Le compteur du nombre d’organisations participantes ne cesse d’augmenter et indique aujourd’hui 100, contre 70 il y a un an.
« Exclure les gens du numérique revient à les marginaliser de la société. C'est comme si on leur refusait la clé d'entrée dans une maison », affirme Petra De Sutter, ministre des Télécommunications. « En effet, il ne s'agit pas uniquement de l'absence d'un PC ou d'un smartphone, comme le confirment les témoignages de Chantal, Sura, Yousra et Stijn. Leurs récits courageux mettent en lumière que la numérisation a une portée bien plus étendue. Il s'agit là d'une lutte pour l'égalité et l'inclusion. »
La campagne de sensibilisation raconte l’histoire de quatre personnes dont la vie et les droits sont directement impactés par les technologies numériques. Elles ont accepté de témoigner et de partager leur expérience.
Digitall | Témoignage de Stijn
Digitall | Témoignage de Yousra
Digitall | Témoignage de Sura
Digitall | Témoignage de Chantal
La problématique ne se limite cependant pas à une question de sensibilisation. Paradigm, en signant le 14 septembre 2021 la Charte Inclusion Numérique (pilotée par DigitalAll), s’est engagé, aux côtés des autres membres de l’écosystème, à un partage continu de bonnes pratiques entre signataires, à la promotion au sein et en dehors de leur organisme de l’inclusion numérique, au soutien à toute campagne cherchant à promouvoir cette thématique, à la mise en place de systèmes d’évaluation des organisations et du travail entrepris, à prendre des mesures en vue de renforcer la confiance dans les outils numériques, ou à encore s’investir pour la sécurité en ligne.
« Toutes les organisations participantes communiqueront également sur les initiatives qu’elles prendront pour promouvoir l’inclusion numérique », expliquent Linde Verheyden et Catherine Bals de DigitAll. « Elles fourniront par exemple des informations, organiseront des formations et mettront certaines ressources à disposition. »
L’exclusion numérique menace les droits de l’homme
L’étude de la Fondation Roi Baudouin à laquelle nous faisons référence montre que la fracture numérique s’explique par différentes raisons. Les plus courantes sont le manque d’accès aux moyens technologiques et l’absence de compétences.
La crise du coronavirus s’est traduite par une accélération de la digitalisation. Pratique pour celles et ceux qui se trouvaient dans le train digital mais, par contre, les personnes qui n’y avaient pas accès ou ne disposaient pas des compétences nécessaires se sont retrouvées exclues de l’interaction avec la société et de l’exercice de leurs droits fondamentaux.
Selon l’étude, les inégalités d’accès à Internet restent un facteur important. Il ne s’agit pas uniquement de la qualité des moyens technologiques, mais aussi de la qualité de l’accès à Internet, c’est-à-dire du réseau ou de l’endroit/l’environnement. En outre, nos compétences numériques sont sous pression à cause des exigences élevées des technologies digitales. Nous devons actualiser en permanence nos compétences numériques. Fait frappant : les connaissances numériques diminuent également chez les jeunes. En 2022, 33 % des jeunes âgés de 16 à 24 ans ne disposaient que de compétences digitales limitées (contre 21 % en 2019).
La situation est tout aussi inquiétante chez les demandeurs d’emploi. Plus de la moitié (52 %) d’entre eux ne possèdent que des compétences numériques limitées, un chiffre qui grimpe à 74 % chez les demandeurs d’emploi peu diplômés. Pour cette population, l’utilisation d’une messagerie électronique ou de traitement de texte n’est pas évidente. 46 % des chômeurs n’utilisent pas de traitement de texte alors que c’est nécessaire pour poser sa candidature, qui se fait de plus en plus souvent en ligne.
Linde Verheyden et Catherine Bals : « Les conclusions et les chiffres de l’étude nous montrent que le fossé numérique ne tient compte ni de l’âge ni de la couche de population. Tout le monde peut être touché. Avec cette campagne, nous souhaitons conscientiser un large public à cette problématique et pousser les organisations et les individus à agir. »
*source: Faure, L., Brotcorne, P., Vendramin, P., Mariën, I., & Dedonder, J. (2022). Baromètre Inclusion Numérique 2022 (D/2893/2022/18). Fondation Roi Baudouin.
Consulté le 4 juillet 2023, de https://kbs-frb.be/fr/barometre-inclusion-numerique-2022